A l'aube du XXVIIe s., les Humains, habitants de la planète Terre, avaient réduit celle-ci à l'état de pures ruines. Leurs cités extravagantes, leur économie dépravée et leur consommation abusive avaient mené le globe au bord du gouffre, et le peuple était condamné au plus profond désespoir.
Il me fallait prendre une décision radicale.
C'est ainsi que, en l'an 2612, la Terre fut submergée par un terrible déluge, et sa population fut anéantie, purement et simplement.

Mais cela n'était nullement plaisant. La Terre avait été créée pour être habitée, et cette destruction n'était rien de moins qu'un échec. Aussi décidai-je de donner raison à un vieux conte: la légende de la cité d'Ys.
Celle-ci racontait que, lorsque la ville de Paris, capitale de la France, serait submergée par l'océan, l'antique cité engloutie d'Ys s'arracherait aux eaux de la mer du Nord.

Et c'est ainsi que, deux mois après le déluge, Ys émergea des flots pour se dresser fièrement sur son îlot de terre. Seule.


Les habitants d'Ys n'avaient bien évidemment pas conscience de ses faits.
Pour eux, leur cité avait survécu à une effroyable catastrophe qui les avait tous plongés dans une brève inconscience, dont ils s'étaient réveillés isolés du monde. Soit...
Le vieux roi ayant été porté disparu, une nouvelle monarchie fut proclamée, et celle-ci ne tarda pas à imposer une dictature de fer sur son royaume.

Je décidai alors qu'Ys serait le dernier espoir de cette planète… S'il advenait qu'elle s'abîme définitivement dans le chaos, comme elle le fit autrefois, la Terre entière serait détruite.
C'est pourquoi des clans aux dons surnaturels avaient déjà été créés, avant même la Catastrophe, pour s'affronter dans le plus grand secret.
Maîtrisant des pratiques auxquels aucun humain n'avait jamais eu accès, ils s'opposaient en deux factions ennemies: les Siodhens, gardiens de l'Equilibre, et les Aidhens, partisans du Chaos.
Ces êtres anthropomorphes, magiciens de naissance, vivaient les uns mêlés à la population, les autres dans leur repère souterrain.

Bien que les Aidhens fussent soutenus par la monarchie, les Siodhens reçurent l'appui d'une résistance humaine active à la dictature, les Ombres.